Institut Universitaire Elie Wiesel

Ethique du travail et morale du judaïsme : Séminaire 3

Intervenants: 
Année universitaire: 
Description: 

Séminaire 3 :

« Reconnaître » le conflit et après... ?

Est-il normal que les apporteurs de capitaux détiennent l’exclusivité de la décision ? Et si la décision s’avère erronée, est-il légitime que les salariés servent de variable d’ajustement ? La reconnaissance du conflit est la première et incontournable étape d’un dialogue entre les parties.
Intervenants :

•    Vincent de Gauléjac, professeur de sociologie à l’université Paris Diderot, auteur de "Travail, les raisons de la colère“ : L’altération du lien social : la souffrance au travail
Quelque chose de destructeur est à l'œuvre dans le monde du travail.
Pour quelles raisons le mal-être au travail est-il si profond alors que les conditions de travail se sont plutôt améliorées ? Les conditions objectives de travail sont plus confortables alors que les conditions subjectives semblent se dégrader.
Comment analyser les mutations à l'œuvre dans le monde du travail, en particulier dans le secteur public? Comment comprendre l’altération du lien social au sein des entreprises et des institutions, les violences, les inquiétudes et les souffrances que ces changements suscitent? Pour quelles raisons les symptômes du mal-être, comme le stress, les dépressions, les suicides, l'épuisement professionnel, se retrouvent-ils dans des secteurs d'activité très différents? Quelles sont les causes profondes du mal-être au travail? Pourquoi la colère des travailleurs, face à des mutations qu'ils désapprouvent, n'arrive pas à s'exprimer collectivement dans des mouvements sociaux?
La réponse à ces questions permet d’esquisser des pistes pour changer en profondeur le rapport au travail et de construire un avenir dans lequel le travail soit plus facteur d’émancipation et de créativité.

•    Rav Yehoshoua Gronstein, directeur de l’Association pour le développement de l’étude ;

•    Henri Vacquin, sociologue, consultant spécialisé dans les conflits du travail : Du conflit au dialogue
Pour certains le conflit est une maladie honteuse produit des nuisances syndicales.
Pour d’autres il n’est que le fruit de l’exploitation de la classe ouvrière par le capitalisme.
Dans les deux cas, nous sommes en présence d’une non-reconnaissance mutuelle doublée de l’inutilité partagée d’aller chercher des causes éventuelles hors des certitudes respectives.
À POSTERIORI d’une grève difficile de nier qu’elle ait eu lieu, qu’il y a bien un état de fait de la conflictualité dans l’entreprise. Un dévoilement apocalyptique qui contraint à ce qu’il se nomme et dès lors soit reconnu.
ET APRÈS. Difficile dès lors de ne pas regarder le conflit comme un échec de la parole. Une carence du dialogue social entre pouvoir et contre-pouvoir
Mais si le droit de cité au conflit est une donnée primordiale il n’est pas une fin en soi résolutoire ; il peut n’être qu’un exutoire  dont la clôture s’effectuera le plus souvent par l’achat de la reprise du travail au détriment de la nomination des causes du conflit et de leurs résolutions.
Le conflit est un moment unique de libération de parole qui n’a lieu pour les salariés qu’à ce moment du conflit où la parole du pouvoir ne pèse plus et que celle des syndicats ne peut être qu’à son écoute pour savoir jusqu’où aller.
Puisse le suicide malgré lui de l’ultra libéralisme en 2008, donner lieu à une analyse à posteriori qui en nomme la perversion et l’atteinte portée au Symbolique.

 

Informations complémentaires: 
Date(s): 
Mardi, 18 Mars, 2014 - 19:00
Référence:
S13-6
10,00 €
Prix étudiant: 
5,00 €