Institut Universitaire Elie Wiesel

Haïm Nahman Bialik, poète de la renaissance

Enseignant: 
Année universitaire: 
2018-2019
Modalités: 
Description: 

Quand Bialik voit le jour, en 1873, le Judaïsme a déjà amorcé la mutation la plus déterminante et la plus irréversible de son histoire, celle qui lui fit franchir le seuil de la modernité. Dans la génération qui le précède, sous l’influence de la Haskalah (les Lumières juives), la littérature témoigne d’un rejet global et souvent impitoyable de la vie au shtetl, au profit des schémas conceptuels de l’occident. L’émancipation semble alors la condition sine qua non du progrès et de la disparition de l’antisémitisme. Mais l’Histoire brouillera les cartes.

Homme de lettres et témoin engagé, Bialik n’a pas seulement assisté à cette mutation, il y a aussi contribué, à travers sa vie et son œuvre. Mais loin de poursuivre dans l’orientation subversive de ses aînés, il se fait l’écho d’une tendance néoromantique apparue au lendemain des pogroms de 1881-1882, tendance soucieuse de redonner vie, dans un nouvel esprit pourtant, aux valeurs fondatrices du Judaïsme. Il est bien davantage qu’un immense poète : il est un guide spirituel et le symbole d’une génération à la croisée des chemins.

L’œuvre de Bialik est marquée par la tension et l’ambivalence. Ses poèmes personnels, inspirés par le romantisme et le symbolisme européens, expriment la détresse d’un homme en quête d’amour et d’absolu, qui cherche en vain à renouer le dialogue avec Dieu. Quant à ses poèmes engagés, ils oscillent sans cesse entre espoir et désespoir, élans de foi et scepticisme. Révolutionnaire conservateur, Bialik reproche à ses contemporains leur abandon des valeurs juives. Mais simultanément, lucide et sévère, il critique le passéisme et la passivité des plus orthodoxes restés au shtetl, qui continuent à attendre de Dieu le salut.

Lors de ces séances qui lui seront consacrées, nous retracerons son itinéraire, en le situant dans le contexte historique qui l’a vu naître: la Russie tsariste et les pogroms, l’émancipation, la montée du sionisme, l’installation en terre d’Israël. Nous étudierons ensuite les poèmes et les nouvelles qui ont fait de lui, selon les mots de Yosef Klausner, le ”poète national”.

 

BIBLIOGRAPHIE:  (4 à 5 titres en français)

 

Haïm Nahman Bialik, « Un voyage lointain », poèmes traduits par Ariane Bendavid (édition bilingue), Stavit 2004.

 

Ariane Bendavid, « Haïm Nahman Bialik, La prière égarée », biographie, Ed Aden, 2008.

 

Haïm Nahman Bialik, « Le livre du feu, suivi de trois nouvelles », traduction Ariane Bendavid, Ed Caractères, 2008.

Informations complémentaires: 

4 séances d'1h30

Séance(s): 
Jeudi, 10 Janvier, 2019 - 15:30
Jeudi, 17 Janvier, 2019 - 15:30
Jeudi, 24 Janvier, 2019 - 15:30
Jeudi, 31 Janvier, 2019 - 15:30
Référence:
A18-2
Prix: 
50,00 €
Prix étudiant: 
25,00 €