Institut Universitaire Elie Wiesel

Panorama de la littérature juive - Parcours de découverte

Description: 

Mercredi 6 janvier 2021 :  La naissance de la littérature hébraïque moderne par Michèle Tauber

La Haskala, mouvement des Lumières juives qui s’étend environ de 1780 à 1880, est le premier mouvement d’émancipation sociale, culturelle et littéraire qui prend sa source en Allemagne vers 1780 pour naviguer jusque dans l’Empire russe. Mais l’hébreu biblique utilisé exclusivement par les maskilim n’est pas la langue des masses juives du XIXè siècle et cette littérature est un échec.  Vers 1870, un écrivain, Yaakov Abramovitch, ayant adopté comme nom de plume Mendelé Mokher Sfarim, Mendelé le colporteur de livres, a l’idée de mélanger les diverses strates de la langue hébraïque à travers les siècles. Il ouvre ainsi la porte à une écriture hébraïque nouvelle où non seulement s’opère une fusion de plusieurs types d’hébreu mais offre également un accès à des termes extérieurs à l’hébreu, voire des structures syntaxiques autres. En outre, cette nouvelle littérature s’inspire d’auteurs tels que Dostoïevski, Tchékhov, E.T.A. Hoffmann, Arthur Schnitzler etc.

 

Mercredi13 janvier 2021 :  Sur ce que la littérature italienne nous apprend d'un monde juif "pas comme les autres" par Guido Furci, Maître de conférences, Département de Littérature générale et comparée.

Comme le souligne Lanfranco di Genio, "les Juifs italiens, entre le XIXème et le XXème siècle, tout en participant à la construction de la nation italienne, ont modifié et adapté leur identité juive de façon différente de celle des autres Juifs d'Europe occidentale". De plus, privé du renouvellement apporté ailleurs par les migrations de l'Est, le monde juif italien a eu tendance, au fil du temps, "à s'embourgeoiser, ce qui [a] entrainé l'absence d'un prolétariat juif" à proprement parler. A l’aide de sources principalement littéraires, il s'agira de creuser cette question, tout en introduisant des auteurs tels que Italo Svevo, Umberto Saba, Giorgio Bassani, Natalia Ginzburg, Rosetta Loy …

 Mercredi 20 janvier : La littérature yiddish d’avant-garde  par Michèle Tauber

Du début du XXè siècle à la fin des années 1920, on assiste à une éclosion de collectifs d’avant-garde, étroitement liés à un théâtre et une littérature yiddish en plein développement, et en intense communication avec le monde artistique contemporain. En 1907 est fondé à New York le mouvement littéraire d'expression yiddish Les Yunge (Jeunes). En 1919, émerge autour de la revue new-yorkaise In Zikh (En soi) (1920-1940), le groupe des « introspectionnistes » qui prônent le vers libre, et introduisent des thèmes non-juifs dans la poésie yiddish, reflétant la croissance urbaine et l’« âge du jazz ». En 1921, quelques écrivains de Kiev lancent à Moscou la revue Shtrom (Ruisseau, 1922-1924). Un autre groupe se retrouve à Berlin et publie une luxueuse revue panjuive, Milgroym, tsaytshrift far kunst un literatur (Grenade, revue d’art et de littérature, 1922-1924.

 

Mercredi 27 janvier : La littérature judéo espagnole par Marie Christine Varol

Retour sur une littérature juive méconnue : la littérature écrite des Judéo-Espagnols d’Orient

Les Juifs d’Espagne apportent en 1492 l’imprimerie dans l’Empire ottoman. Ils impriment leurs livres principalement en hébreu, puis au 16e siècle les ouvrages en « proto-judéo-espagnol » de Moshe Almosnino. Si les publications se raréfient au 17e siècle, le 18e siècle marque le renouveau de la littérature écrite en judéo-espagnol avec la parution d’œuvres majeures (Me’am Lo’ez de Jacob Huli, koplas de Yosef ha-Tsadik d’Abraham de Toledo). Le 19e siècle voit l’avènement de la presse et des genres nouveaux (roman, théâtre, nouvelles), le 20e siècle voit l’apparition d’autrices comme Laura Papo. Dans la deuxième moitié du 20e s. et au 21e s. dominent les biographies et les mémoires romancés, les nouvelles, le théâtre et la poésie, avec des auteurs comme Marcel Cohen, Beki Bahar, Clarisse Nicoïdski, Moshe Ha-Elion, Margalit Matitiahu et bien d’autres. Mais cette littérature peu diffusée, peu ou pas traduite, écrite dans une langue minoritaire, reste méconnue au détriment de la littérature orale, notamment le répertoire chanté. Elle commence tout juste à sortir de l’ombre grâce à des publications bilingues.

 

 Mercredi 3 février 2021 :  La langue française, un refuge pour le yiddish par Michèle Tauber

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la littérature yiddish, dépossédée de ses auteurs et de ses lecteurs, a perdu de sa vitalité et de sa production d’avant-guerre. En France, quelques écrivains et dramaturges ont cependant trouvé une nouvelle voie d’expression pour la mamè-loshn orpheline de ses enfants : ils écrivent certes en français tout en introduisant dans cette langue des effluves du yiddish, son humour, et sa tendresse. Il ne s’agit pas d’écrire en français avec l’accent yiddish mais de garder la langue vivante par divers procédés qui seront étudiés chez Jean-Claude Grumberg, Robert Bober, Cyrille Fleischmann et Henri Raczymow.

 

6 -Mercredi 10 février 2021, 19h-21h Des "coloristes anecdotiques" à l'École de New York : regards croisés sur la "littérature juive américaine"par Guido Furci, Maître de conférences, Département de Littérature générale et comparée

« Tous les hommes sont juifs, sauf qu'ils ne le savent pas », disait Bernard Malamud, non sans provocation ; « Je ne suis pas un écrivain juif, mais un écrivain qui est juif » n'a jamais eu de cesse de professer Philip Roth, une génération plus tard. Qu'ont en commun ces auteurs, en dépit des différences que Roth en particulier a toujours voulu souligner ? Qu'en est-il des héritiers de Roth et du rapport qu'ils entretiennent aujourd'hui avec la notion de "littérature juive américaine" ? Voici deux des questions autour desquelles s'articulera cet exposé, inspiré d'une très belle contribution de Nathalie Crom, intitulée Il n'y a pas de littérature juive américaine.

 

Mercredi 3 mars 2021 : 

Écrivains et poètes juifs de langue russe par Michèle Tauber

Isaac Babel, Boris Pasternak, Vassili Grossman, Ossip Mandelstam : autant de noms d’écrivains et de poètes russes puis soviétiques qui ont écrit en langue russe tout en gardant des liens très divers avec leurs origines juives. À travers un panorama de leurs œuvres, ce séminaire évoquera leur spécificité russe mais aussi leur judéité qui refait surface lors d’événements historiques dramatiques de l’histoire. 

 

Mercredi 10 mars 2021 :   L’âge d’or de la littérature juive en langue allemande : Vienne 1880-1920 par Michèle Tauber

Sigmund Freud et son double littéraire, Arthur Schnitzler (qui se définit comme « Juif, Autrichien, Allemand »), ouvrent le XXé siècle aux chefs de file de la Jeune Vienne, Hugo von Hofmannsthal, Richard Beer-Hofmann, Felix Salten, le journaliste Karl Kraus, Otto Weininger, Stefan Zweig, Gustav Mahler et Arnold Schönberg pour la musique. Ce séminaire propose un voyage dans ces littératures et ces musiques à travers le prisme de la judéité.

 

 

 

 

 

 

 

 

Informations complémentaires: 

 

Cours via Zoom

Séance(s): 
Mercredi, 3 Mars, 2021 - 19:00
Mercredi, 10 Mars, 2021 - 19:00
Mercredi, 17 Mars, 2021 - 19:00
Mercredi, 24 Mars, 2021 - 19:00
Mercredi, 31 Mars, 2021 - 19:00
Mercredi, 7 Avril, 2021 - 19:00
Mercredi, 14 Avril, 2021 - 19:00
Mercredi, 21 Avril, 2021 - 19:00
Référence:
P20-6
Prix: 
105,00 €
Prix étudiant: 
50,00 €