Leçon inaugurale de l’Institut Elie Wiesel

„Cultiver sa liberté intérieure” par Boris Cyrulnik

Mercredi 18 octobre dernier en début de soirée, l’Institut universitaire d’études juives Elie Wiesel proposait sa conférence d’ouverture de l’année universitaire 2023-2024 avec le Pr. Boris Cyrulnik en présence d’un public nombreux.

Lors de la conférence inaugurale du programme de l’année 2023-2024 de l’Institut universitaire d’études juives Elie Wiesel, Boris Cyrulnik a évoqué le thème : « Cultiver sa liberté intérieure ». Bien que déterminé il y a plusieurs mois, le sujet s’inscrivait dans l’actualité la plus brûlante suite à l’attaque terroriste du Hamas sur le nord d’Israël et ses répercussions en Occident dont l’assassinat en France de l’enseignant Dominique Bernard.

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik , professeur d’éthologie à l’université de Mons en Belgique et spécialiste d’éthologie clinique et de la question de l’attachement et des systèmes familiaux, connus pour ses publications sur la résilience a magistralement abordé ce sujet.

Après une enfance survenue pendant la Shoah qui a anéanti sa famille, ses recherches sur la capacité de l’humain à se reconstruire après les malheurs de la vie l’ont fait devenir la référence en la matière. C’est ainsi qu’en cette période troublée, le public attendait avec impatience d’entendre des paroles qui pansent les plaies, fassent réfléchir et montrent le chemin. Le pari a été plus que réussi.

Avec les talents oratoires qu’on lui connaît, Boris Cyrulnik a abordé plusieurs thématiques. D’abord, celle du « laboureur » et « des mangeurs de vent ». Si les premiers ont réussi à cultiver leur liberté intérieure en s’opposant à la doxa, les seconds s’y sont soumis. Le professeur a rappelé ainsi comment « les théories les plus idiotes marchent le mieux » alors qu’il est plus difficile de penser par soi-même.

Garder sa liberté intérieure sans se soumettre aux contraintes dogmatiques, c’est  renforcer sa capacité à prendre des décisions qui correspondent à ses propres valeurs et besoins. A ce titre, la lecture de la philosophe Hannah Arendt, femme libre bien que décriée, est un modèle d’inspiration a rappelé le neuropsychiatre.

Fondée sur ses recherches en neurobiologie, Boris Cyrulnik nous a appris qu’un individu pour se former a besoin d’une sécurité affective et d’une autre culturelle, de trois niches sensorielles aidant à son développement : in utero, dans les bras de sa mère, et par la parole.

En résumé, le Pr. Boris Cyrulnik a ouvert une fenêtre d’espoir car chacun d’entre nous possède les outils pour agir sur le réel. Ce degré de liberté est aussi un degré de responsabilité.

La soirée s’est poursuivie par un échange avec le public, avide de poser des questions avant de se terminer par une séance de dédicaces et le partage d’ un verre de l’amitié.

Sandrine Szwarc

Coordinatrice de la programmation de l’Institut Elie Wiesel

Pour revoir le Replay, il est encore possible de s’inscrire via le lien d’inscription suivant :

https://my.weezevent.com/soiree-avec-boris-cyrulnik