Institut Universitaire Elie Wiesel

Résilience, Renaissance, Reconstruction

Description: 

C O L L O Q U E

             Résilience, Renaissance, Recontruction

Dimanche 3 décembre 2017 à 14h30

Colloque sous la présidence  : Christian Hoffmann,
Professeur de psychopathologie clinique, vice-président de l'Université Paris-Diderot

La culture universelle réfléchit à la vie exceptionnelle et à l’œuvre magistrale d’Elie Wiesel, un auteur qui a su transmettre, dans la beauté et la finesse de la langue française, la grandeur et la tragédie d’un monde spirituel menacé et persécuté par la tyrannie.

Il appartient à une génération qui a marqué l’histoire contemporaine : la génération des survivants d’une terrifiante catastrophe mortifère. Une génération d’hommes et de femmes qui, dépassant dans un extraordinaire, incroyable effort de résilience, les épreuves de la Nuit et du Brouillard, ont su tirer de leur expérience de la persécution totalitaire, de la déportation en masse, de l’horreur de l’univers concentrationnaire, de la résistance héroïque à l’oppression, des leçons d’avenir pour construire une nouvelle civilisation pacifiée, réconciliée, libérée de la peur et de la haine. Le message de Wiesel  s’adresse à tous les citoyens du  village planétaire, à tous les hommes et femmes de notre temps, sans exception, au-delà des frontières nationales, ethniques, linguistiques, confessionnelles, sociales, pour dire qu’une nouvelle humanité  est possible : une société humaine affranchie de la peur de l’autre, de la haine des différences, du mépris de l’étranger, du soupçon de l’inconnu. Pour construire ce monde meilleur, Elie Wiesel propose une idée-clef primordiale : résister courageusement et combattre avec énergie les vieux démons qui ont conduit notre planète à des conflits meurtriers.

Elie Wiesel est une figure majeure de la culture, de la littérature et de la pensée du judaïsme de l’après-guerre. Mais il n’est pas seulement un écrivain juif, s’adressant à ses frères juifs pour raconter l’histoire dramatique du peuple juif. Il est un écrivain universel s’adressant, à partir de sa condition singulière et de son héritage historique, à tous les hommes et femmes de notre temps.  Son expérience cruelle et tragique des années brunes, des années qui ont vu la mort programmée de six millions de ses frères juifs, parce que juifs, a conduit Wiesel à devenir un éveilleur de conscience pour tous les peuples, dénonçant les haines génocidaires  du XXe siècle qui ont provoqué la destruction d’innombrables  populations civiles : Arméniens, Tutsis de Rwanda, Cambodgiens, populations de l’ancienne Yougoslavie, chrétiens et yezidis  de l’Irak, insistant toujours sur le  devoir de  solidarité, de justice, de mémoire et d’histoire, instruments d’une victoire de la vie sur la mort, de l’intelligence  ouverte sur les passions intraitables  du fanatisme.

Etudier la création multiforme, sensible et universaliste de Wiesel est une mission pour  une société européenne à la recherche de ses racines spirituelles de tolérance et de liberté. Car, sans tolérance ni liberté, l’Europe que nous voulons bâtir pour les générations futures n’existerait pas.

L’Institut Universitaire d’Etudes Juives Elie Wiesel, de Paris, qui porte le nom de son  éminent inspirateur spirituel, commémorera le message du grand écrivain, en organisant un colloque universitaire international autour d’une thématique qui synthétise les idées wieseliennes  primordiales : « RESILIENCE, RENAISSANCE, RECONSTRUCTION »

14h40 : Leçon d’ouverture

« De la tragédie à la reconstruction du Moi »

Par Boris Cyrulnik, docteur en médecine, psychiatre, psychothérapeute, écrivain

Que signifie le concept de « résilience » sur le plan psychologique mais aussi dans sa dimension historique, culturelle, sociale, spirituelle ?  Simple mécanisme psychique ou plutôt modalité profonde d’expression de l’existence humaine dans l’intimité de l’être et dans les relations avec autrui ?

15h30 : Questions du public

15h45 : Pause

16h00 : « De l’écriture comme possible réparation de l’être »

Par Régine Waintrater, maître de conférences à l’Université Denis-Diderot

Après les épreuves dramatiques de notre temps, marqué par la persécution, la haine, la violence, peut-on voir dans l’écriture un outil dans la réparation des existences brisées ?

16h20 : « L’écriture d’Aharon Appefeld ou la réincarnation d’une mélodie »

             Par Michèle Tauber,

 

16h40 « La mémoire est-elle salutaire » ?

Par Nathalie Zajde, Maître de conférences - Associate Professor Université de Paris VIII Saint-Denis

La mémoire est souvent présentée comme le sceau du traumatisme indélébile, imprimant dans la conscience et dans l’inconscient la blessure et la cicatrice des tragédies passées. Peut-on imaginer une mémoire salutaire, une fonction du souvenir qui aide à vivre et à se reconstruire ?

17h00 : Questions du public

 

17h15 : Dialogue à deux voix : « Penser la mélancolie du monde »

Avec Anne Juranville, professeur émérite à l’Université de Nice Sophia-Antipolis et Franklin Rausky, Directeur des Etudes de l’Institut Elie Wiesel

La mélancolie est l’un des grands thèmes de réflexion chez Elie Wiesel. Il trouve dans la mystique hassidique de l’Europe de l’Est de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, une méditation sur les dangers spirituels qui guettent l’être humain enfermé dans le désarroi, le malaise et l’effroi mélancoliques. Wiesel oppose la mélancolie destructive à l’inquiétude constructive : être inquiet est le propre de l’homme en posture de création.

 

Informations complémentaires: 

Billetterie en ligne

Date(s): 
Dimanche, 3 Décembre, 2017 - 14:30
Référence:
COL17-2
Prix: 
12,00 €
Prix étudiant: 
6,00 €