Institut Universitaire Elie Wiesel

Commémoration nationale en hommage à Edmond Fleg (1874-1963)

Commémoration nationale en hommage à Edmond Fleg (1874-1963)

Le 17 décembre dernier, s'est tenu en grande salle des séances de l’Institut de France, un colloque exceptionnel dédié à la vie et l'œuvre du poète, philosophe, essayiste et dramaturge, Edmond Fleg, organisé en partenariat avec le Consistoire central de France et l’Institut Élie Wiesel.

Le directeur scientifique de France Mémoire Pascal Ory, de l’Académie française, a accueilli les participants venus très nombreux et a ouvert le colloque dans une salle comble.

Ce fut ensuite au tour du Président du Consistoire de France, Élie Korchia, d’introduire les débats en revenant notamment sur son œuvre d'homme de lettres français dont la lecture accompagne depuis des décennies les amateurs éclairés de pensée juive.

Perrine Simon-Nahum, directrice de recherches au CNRS, a quant à elle, évoqué la voix singulière de Fleg dont l’engagement doit beaucoup à l’Affaire Dreyfus, mais aussi à son intérêt développé pour le sionisme. Sa place fut importante dans les courants littéraires juifs républicains de son temps.

Jean-Dominique Durand, président de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF), avait pour charge de présenter le rôle pionnier d’Edmond Fleg dans la création de l’AJCF. Faisant état de ses nombreux ouvrages à la recherche d’une espérance fragile mais portée par une vision messianique, il a su montrer la remarquable implication de Fleg dans la construction du dialogue interreligieux, en complémentarité avec Jules Isaac, tous deux unis par ailleurs par une souffrance commune.

Ce fut ensuite au tour de Sandrine Szwarc, docteure en Histoire contemporaine, d’aborder le rôle déterminant de Fleg dans la création du Colloque des intellectuels juifs de langue française. Aux côtés d’André Neher, Éliane Amado Lévy-Valensi, Emmanuel Levinas, Léon Askenazi, Vladimir Jankélévitch, Albert Memmi et tant d’autres éminentes figures, Edmond Fleg a en effet contribué au sein de cette institution à redonner ses lettres de noblesse aux textes de la Tradition, ramener sous le giron du judaïsme les intellectuels juifs qui s’en étaient éloignés et former de nouveaux cadres, dans une double fidélité vouée à la fois au judaïsme et à l’universel. 
 

Le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, s’est quant à lui intéressé à ce "grand Français venu d’ailleurs", en rappelant qu’il avait été formé au sein de structures universitaires françaises et qu’il avait adopté la France, ses valeurs et ses principes, avec ce que le prophète Isaïe nomme "le zèle des néophytes", allant même jusqu’à s’engager dans la Légion étrangère pour défendre la patrie qu’il s’était choisie. 
 

Bernard-Henri Lévy, a fait l’immense honneur de bien vouloir pallier l’absence de François Sureau, de l’Académie française, en choisissant d’évoquer "l'écrivain Edmond Fleg", au travers notamment du prisme de personnalités qu’ils ont tous deux eu le privilège de côtoyer, comme Albert Cohen, Vladimir Jankélévitch, ou encore le baron Guy de Rothschild. 

Pascal Ory, de l’Académie française, a conclu les débats et invité l’assemblée à une séance de dédicaces dans les salons de l’Institut.