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Colloque en l'honneur des 50 ouvrages de Daniel Sibony. Une pensée plurielle de l’être en acte
L’Institut Elie Wiesel accueillait, mercredi 5 mars 2025 dernier, un colloque magistral en l’honneur de Daniel Sibony sur place, en Zoom et en Replay. Un événement largement suivi (par près de 400 personnes) avec des interventions de grande qualité d’intervenants issus d’horizons divers pour éclairer les facettes plurielles de l’œuvre du penseur.
Crédit Photo : Alain Azria.
Ce colloque mettait à l’honneur l’œuvre du mathématicien, psychanalyste et philosophe, Daniel Sibony, l’une des figures majeures de la pensée contemporaine, au carrefour des sciences humaines et de la pensée juive, auteur de cinquante publications de référence sur des sujets aussi variés que la psychanalyse, la philosophie, la transmission, les courants monothéistes, la pensée juive, le conflit du Proche-Orient, le rire, l’art contemporain, Shakespeare, le cinéma...
En sa présence, plusieurs interventions de personnalités qui s’inscrivent dans sa filiation intellectuelle, ont illustré son rôle éminent de penseur et de professeur des universités : SE Éric Danon, SE Yehuda Lancry, Sonya Zadig, Geneviève Bernaert, Claude Birman, Denis Chemla, Odile Cohen, Roger-Pol Droit, Jean-Louis Griguer, Jean-François Rabain et Laurence Thouroude.
L’homme de théâtre Daniel Mesguisch a rythmé la soirée par ses lectures de textes choisis de Daniel Sibony, accompagné au piano par Natacha Venezia. La pianiste Aline Sibony a ouvert la soirée musicalement avant les mots de bienvenue du président de l’Institut Elie Wiesel, Yves Rouas.
La clôture revenait à Daniel Sibony avant de poursuivre la soirée par une séance de dédicace, accompagnée d’un buffet de l’amitié.
L’organisation du colloque et la présentation de la soirée était assurée par Sandrine Szwarc qui a rappelé dans son intervention les grandes lignes de la biographie de Daniel Sibony que nous reproduisons ci-dessous.
Daniel Sibony, boussole de la pensée juive universelle
Bonsoir à toutes et à tous,
Avant de commencer, mes remerciements vont au président de l’Institut Elie Wiesel Yves Rouas pour son introduction, aux pianistes Aline Sibony et Natacha Venezia pour ce récital d’ouverture (improvisé) ainsi qu’à Daniel Mesguich pour ses lectures de textes choisis de Daniel Sibony. Natacha Venezia et Daniel Mesguich nous accompagneront tout au long de la soirée.
Merci également aux intervenants qui vont se succéder sur la scène, ainsi qu’à vous toutes et tous parmi le public.
Quelle qu’en soit la forme, votre présence très nombreuse, effective ou virtuelle, témoigne de l’intérêt que suscite notre rencontre de ce soir, dédiée à Daniel Sibony, figure majeure de la pensée contemporaine.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours admiré Daniel Sibony.
À quelques occasions, nos chemins se sont croisés, dans des contextes très divers, et nous avons échangé, avec simplicité, quelques mots.
Face à ce grand monsieur, j’ai toujours conservé la retenue d’une disciple devant son maître. Les Maximes des Pères (Pirkei Avot 1:6) enseignent : « Fais-toi un maître et acquiers un ami. » Avec l’organisation de ce colloque, il me semble que cette sagesse talmudique prend aujourd’hui tout son sens, au pied de la lettre.
Ce soir, avec une admiration toujours intacte mais une retenue légèrement estompée, je vais tenter de vous présenter le parcours de Daniel Sibony.
Un parcours hors du commun dont les itinéraires de vie illustrent les cheminements de sa pensée.
Un 22 août, Daniel Sibony voit le jour dans la médina de Marrakech, au sein d’une famille juive modeste, imprégnée de culture et de transmission.
Son père, Isaac, est shohet (sacrificateur rituel), mohel (circonciseur) et inspecteur des Écoles Otsar Hatora (« trésor de la Torah » en français) de l’Atlas. Quant à sa mère, Hnina, elle élève leurs dix enfants, dont quatre sont emportés par les épidémies.
Dès sa plus tendre enfance, son rapport aux langues est singulier : sa langue maternelle est l’arabe dialectal marocain, son apprentissage religieux se fait en hébreu biblique, et le français, qu’il ne commence à apprendre qu’à l’âge de cinq ans, devient rapidement sa langue du savoir. Et pourtant, aujourd’hui, Daniel Sibony le parle et l’écrit avec une aisance et une précision qui laisseraient croire qu’il est né en plein cœur du Quartier latin (où il réside par ailleurs).
À treize ans, il quitte le Maroc pour la France, voyageant seul avec son frère aîné de quatorze ans, en train et en bateau jusqu’à la capitale. Il est dès lors scolarisé à l’École Maïmonide, où il décroche la première mention très bien au baccalauréat de l’Établissement, avant d’intégrer les classes préparatoires du lycée Henri-IV.
Mais, ne connaissant pas l’existence de l’École Normale supérieure — un détail qui en dit long sur l’autodidacte qu’il est — il emprunte le chemin de l’université pour s’orienter vers les mathématiques. Parallèlement, à la Sorbonne, il suit les cours de licence et obtient un Diplôme d’Études supérieures de philosophie sur les Recherches logiques de Husserl.
Brillant élève, il est reçu Docteur d’État en mathématiques seulement quatre ans plus tard. Sa thèse de doctorat d’État en analyse fonctionnelle, soutenue en 1967, porte sur les « Cônes de fonctions en théorie du potentiel » - un sujet aussi obscur pour le commun des mortels dont je fais partie que lumineux pour lui -.
Daniel Sibony gravit alors les échelons à une vitesse fulgurante : il est nommé assistant en 1963, maître de conférences en 1967, puis professeur à l’université Paris-VIII, où il enseigne jusqu’en 2000.
Mais Daniel Sibony ne s’arrête pas là. Sa curiosité intellectuelle et son goût pour l’humain le conduisent vers la psychanalyse.
Formé par Jacques Lacan après une longue analyse, Daniel Sibony devient psychanalyste en 1974, tout en poursuivant des études de psychologie à l’université de Paris VII. Sa collaboration avec Lacan fut avant tout personnelle, ce qui lui a permis d’échapper aux étiquettes lacaniennes ou anti-lacaniennes, tout en préservant, en psychanalyse comme dans d’autres domaines, une précieuse autonomie.
Toujours curieux, Daniel Sibony a enseigné l’ethno-psychanalyse à Paris VII avec Robert Jaulin. Il a aussi exploré les liens entre mathématiques et inconscient, séminaires auxquels Lacan lui-même a assisté (encore lui).
Ce dernier (toujours lui) lui propose en 1973 de poursuivre l’expérience à l’école freudienne qu’il dirige. Ce fut précisément le point de départ d’un Séminaire donné pendant près d’un demi-siècle.
Daniel Sibony y traitera de sujet aussi divers que la clinique et les rapports à l’inconscient dans des domaines allant du champ philosophique à la psychopathologie de l’actuel, des religions monothéistes aux arts plastiques et à la danse, de la Bible à Shakespeare.
Ses séminaires exigeants, toujours inédits, ont su captiver des milliers d’auditeurs.
Et comme si cela ne suffisait pas, il se replonge dans la philosophie et soutient, en 1985, un second doctorat d’État dans cette discipline, sous la direction d’Emmanuel Levinas.
Pour sa soutenance, sa thèse de 800 pages sur « La transmission de la lettre dans le courant monothéiste », réunit un jury d’exception : Levinas, Michel de Certeau, Henri Atlan (dont nous regrettons l’absence aujourd’hui alors qu’il se trouve en Israël), Jean-Toussaint Desanti, Robert Misrahi et Olivier Revault d’Allonnes. Une distribution de penseurs dont la simple évocation impose le respect.
Mathématicien, psychanalyste, philosophe certes, mais avant tout homme de la parole, autrement dit de parole, Daniel Sibony préfère parler qu’écrire. Celles et ceux qui ont assisté à ses séminaires savent combien son discours est vivant, spontané, habité par ce qu’il appelle du néologisme de « parlécrit », une parole en tension avec la trace ; et qui reste avant toute chose une présence s’adressant à d’autres présences, qu’il s’agit d’inspirer, plutôt que de séduire ou de subjuguer.
Cette éthique qu’il initie, de l’entre-deux parlant, de la parole qui émerge et qui se donne spontanément, a été cruciale chez lui pour maintenir aussi longtemps cette expérience de la transmission, fondée sur la pensée en acte. Un procédé que Daniel Sibony a appliqué dans ses séminaires. D’ailleurs, en bon Marrakchi ayant grandi près de la place des charmeurs de serpents, il sait que la parole peut contenir les bêtes comme dans la Fosse aux lions…
Mais davantage que d’avoir des idées, Daniel Sibony élabore une pensée, qui embrasse de vastes territoires.
Après mai 68, un événement marquant dans son itinéraire, Daniel Sibony s’engage dans diverses militances, flirtant avec l’extrême gauche et l’écologie. Il cofonde la première revue écologique, Survivre et Vivre ; tout un programme !
Il participe également à la création de l’université de Vincennes, où il expérimente des pédagogies audacieuses, comme expliquer un théorème de mathématiques à des béotiens avant de constater que, miracle, ils comprennent (épuisés, mais ravis).
Daniel Sibony est un modèle d’intégration, au sens noble du terme. Parti d’un mellah marocain où il parlait judéo-arabe, il a gravi un à un les échelons que la France lui offrait à travers l’université, sans jamais renier ses origines. Aujourd’hui, il est l’auteur d’une œuvre majeure, d’une pensée originale et libre, qui ne cherche ni à séduire ni à dominer, mais à transmettre.
Depuis 1974, Daniel Sibony publie un livre par an, une cadence involontaire tant son besoin de transmettre est ancré en lui. Son œuvre, publiée chez des Éditeurs prestigieux comme Le Seuil, Grasset, Odile Jacob, Christian Bourgois), couvre six grands domaines :
1. La psychanalyse (La haine du désir, L’amour inconscient, Perversions, L’entre-deux sexuel) ;
2. Le lien entre psychanalyse, Occident et monothéismes (La juive ; Jouissances du dire ;Les trois monothéismes ;Nom de Dieu, par-delà les monothéismes ; L’énigme antisémite ; Psychanalyse et judaïsme.)
3. La psychanalyse du politique et du religieux (Proche-Orient, psychanalyse d’un conflit ; Le grand malentendu Islam, Israël, Occident ; Coran et Bible en questions et réponses ; Islam, phobie, culpabilité ; Un amour radical, croyance et identité ; Un certain « vivre ensemble », musulmans et juifs dans le monde arabe ; et le dernier que vous pourrez vous faire dédicacer tout à l’heure : Les non-dits d’un conflit.
4. L’art et le théâtre (Création, essai sur l’art contemporain ; Fantasmes d’artistes ; Le Corps et sa danse ; Shakespeare, questions d’amour et de pouvoir ; Le jeu et la passe ; Cinéma ou réalité ? son dernier livre qui vient de paraître chez Hermann).
5. La philosophie et la transmission du savoir (Entre-Deux, l’origine en partage ; Question d’être, entre Bible et Heidegger ; Le livre sur le temps, Le livre sur la technique ; Don de soi ou partage de soi ? Le drame Levinas ; Lectures bibliques ; De l’identité à l’existence ;Un cœur nouveau).
6. Les questions de société et de lien social (Violence ;Le racisme ou la haine identitaire ; Évènements, en trois volumes avec comme sous-titres « psychopathologie du quotidien ou de l’actuel » ; L’expiation dans la pandémie ; un volume Événements IV est en instance de parution).
Ajoutons un roman, Marrakech, le départ ; une pièce de théâtre, La passe ; et une série d’ouvrages en préparation sur la Torah, le cinéma et la fertilité des couples.
Son public s’est encore élargi grâce à ses interventions dans la presse et plus récemment sur YouTube. Car chez lui, la pensée est toujours en dialogue avec un présent s’éclairant de ses racines et de sa transmission.
Car quel que soit le sujet abordé, une analyse, fut-elle brève, de sa dimension juive est présente, rappelant au passage que la transmission juive est singulièrement universelle. Et de quoi faire de ladite transmission un signe de reconnaissance en guise de signature.
Mais derrière cette impressionnante diversité thématique se cache un fil conducteur : l’entre-deux. Ce concept, qu’il théorise et décline sous de multiples formes, est au cœur de sa pensée. L’entre-deux comme espace de rencontre, de transmission, de tension créative. Une idée qui, à bien y réfléchir, traverse son propre parcours : entre mathématiques et psychanalyse, entre philosophie et littérature, entre judaïsme et pensée universelle.
Et puisqu’il est souvent dans cette brève présentation question de transmission, il convient de mentionner qu’il est aussi un époux, un père et un grand-père comblé. J’en profite pour saluer ici la famille Sibony au complet, et en particulier son épouse, alter ego et complice Charlotte depuis 50 ans.
A l’instar de Platon qui écrivait dans « La République » que « l’éducation des enfants est de la plus haute importance, car les qualités des parents se transmettent à leurs descendants », ses quatre enfants ont tous publié des romans, preuve que l’écriture et la pensée circulent bien dans cette famille. Et ses six petits-enfants semblent bien partis pour prolonger l’aventure.
Alors, Daniel, ai-je oublié quelque chose d’essentiel à souligner ?
Car avec un parcours aussi riche, il me semble que toute présentation ne peut être qu’un aperçu. Mais heureusement, nous avons la chance — ce soir — d’entendre vos proches qui vont se succéder sur cette scène pour éclairer des facettes de vos itinéraires et de votre pensée. Et nous finirons par vous entendre conclure le colloque.
Et il est certain qu’à l’issue de la soirée, de nouvelles clés de lecture seront encore apportées, dans ce jeu d’entre-deux qui est le vôtre, qui éclaire tant de nos questionnements.
Bon colloque à toutes et à tous et merci.
Pour voir ou revoir le colloque, cliquez :