Institut Universitaire Elie Wiesel

L’objectif de ces séances sera d’amorcer une réflexion sur cette destruction planifiée et exécutée de sang-froid à partir de deux questions. La première s’adresse à la conscience universelle : comment une telle atrocité a-t-elle pu se produire au sein d’une Europe évangélisée et du sein de la civilisation occidentale, éclairée et humaniste ? La seconde concerne la conscience juive : comment comprendre — au-delà de la responsabilité des nazis eux-mêmes — qu’une catastrophe de cette ampleur se soit abattue sur le peuple juif ?

Il ne s’agit donc pas d’un examen des conditions historiques. Ces séances ont pour objectif d’explorer les questions métaphysiques et théologiques à partir des travaux de penseurs qui nous aideront à démêler l’écheveau de ces questions d’après le plan ci-après.

• Une introduction évoquera les questions formulées ci-dessus selon la thèse du judaïsme réformé classique d’Ignaz Maybaum (1897-1976) et celle de Richard L. Rubenstein (1924-2021).
• Les réactions, d’une part, de l’Église Confessante du théologien Karl Barth (1886-1968) et du pasteur résistant Dietrich Bonhöffer (1906-1945) et de l’autre du rav de Munkatch, R. Hayim Elazar Shapira (1872-1937), de R. Issakhar Shlomo Teichtal (1885-1945) ainsi que celle d’Irving Greenberg, rabbin orthodoxe moderne.
• Emil Fachkenheim (1916-2003) à travers son ouvrage La présence de Dieu dans l’histoire, Verdier, Lagrasse, 1980.
• Hans Jonas (1903-1993) à partir de son opuscule Le concept de Dieu après Auschwitz. Une voix juive, Rivages-Payot, Paris, 1994.

Ces penseurs nous aideront moins à nous forger une opinion qu’à présenter la complexité infinie de la Shoah.